Russell, l’as des Flèches d’Argent
Au terme d’un Grand Prix de Las Vegas dominé de bout en bout, George Russell a remporté son deuxième Grand Prix de la saison. Remontant de la 10e position, Lewis Hamilton a offert un doublé à Mercedes. Carlos Sainz termine 3e devant un Charles Leclerc fou de rage à l’arrivée. Max Verstappen, en gestion sur cette course, s’est adjugé une quatrième couronne mondiale.
FORMULE 1


Intouchable Mercedes
Comme à la grande époque, les Flèches d’Argent étaient sur leur planète à Las Vegas. Parti de la pole position, George Russell a d’abord résisté à un Charles Leclerc offensif pendant les premiers tours de course. Le pilote Ferrari, subitement à court de pneumatiques, a été contraint de rentrer aux stands (tour 9). Une fois la menace monégasque écartée, le plus British de tous les British s’est envolé.
Rapidement, tous les pilotes ont été victimes de l’effondrement de leurs gommes et ont chaussé les pneus durs, sauf deux : George Russell et Lewis Hamilton. Le septuple champion du monde a changé ses médiums à la fin du tour 13, ressortant derrière un train infernal composé de Carlos Sainz, Charles Leclerc, Lando Norris, Sergio Pérez et Kevin Magnussen, qui résistaient avec leurs pneus durs depuis le départ. À un rythme très élevé, Lewis Hamilton s’est débarrassé de Magnussen, Norris et Pérez, puis a profité du DRS derrière Charles Leclerc, qui retrouvait du rythme avec ses nouveaux pneus.
Les deux futurs coéquipiers ont progressivement remonté Carlos Sainz. Au 28e tour, Charles Leclerc a dépassé son coéquipier, qui a alors décidé de rentrer aux stands. Ferrari, prise de court, n’était pas prête à accueillir l’Espagnol, lequel a coupé la ligne blanche à l’entrée des stands pour revenir en piste. Hamilton, témoin de cette scène étonnante, est quant à lui passé par les stands sans encombre pour rechausser des pneus durs.
Au 31e tour, Hamilton a pris l’avantage sur Max Verstappen, alors virtuellement deuxième, et s’est lancé à la poursuite de son coéquipier. Sur un rythme effréné, le numéro 44 a réduit l’écart sur George Russell. Mercedes a prévenu le vainqueur du Grand Prix d’Autriche du rythme de son équipier, l’obligeant à accélérer à son tour. Russell a conservé une marge confortable de 7 secondes à l’arrivée et remporté le Grand Prix.
Sur l’ensemble du week-end, la W15 était la machine à battre, et personne n’a été en mesure de rivaliser. La remontée d’Hamilton a été d’une facilité déconcertante. Abattu après le Grand Prix du Brésil, le septuple champion du monde a retrouvé de sa splendeur dans la nuit de Las Vegas. Brillant des qualifications au drapeau à damier, George Russell a été magistral : après avoir résisté à l’agressivité de Leclerc, il s’est construit une marge de 10 secondes avant de gérer la course d’une main de maître.
Ferrari réduit l’écart, mais...
Incapable de rivaliser avec Mercedes, la Scuderia Ferrari a maximisé son résultat. Carlos Sainz (3e) et Charles Leclerc (4e) ont livré une course solide. Le déclin brutal des pneus médiums en début de course a sans doute coûté cher à la Scuderia, mais les deux voitures rouges se sont placées devant les McLaren. Ferrari pointe désormais à 24 points de l’écurie de Woking au championnat. L’essentiel est assuré, mais des tensions entre les deux pilotes ont émergé.
Après avoir franchi la ligne d’arrivée, Charles Leclerc a fulminé à la radio :
« C’est comme d’habitude. J'ai fait mon boulot, mais en étant sympa, je me fais baser à chaque fois. Ce n’est même pas une question d’être gentil, c’est juste du respect. Je sais que je ne dois rien dire, mais à chaque fois, c’est pareil. »*
Au 32e tour, Leclerc venait d’effectuer son deuxième arrêt. On l’a prévenu à la radio qu’il ressortirait juste devant Sainz et que ce dernier ne devait pas le dépasser. Pourtant, dès la première ligne droite avec DRS, l’Espagnol a désobéi et pris l’avantage sur le Monégasque. Contrairement à Leclerc, Sainz avait déjà ses pneus en température et aurait perdu du temps en restant derrière.
Ensuite, les deux Ferrari ont remonté Max Verstappen. Carlos Sainz a dépassé le Néerlandais au 42e tour, mais n’a pas réussi à le distancer, compliquant la tâche de Leclerc. Au 47e tour, ce dernier a plongé à l’intérieur au virage 14 pour le dépasser. Max Verstappen, prudent, a évité tout risque et cédé sa position.
Le résultat de Ferrari est bon, mais la course aurait pu être mieux gérée. Avant la mésentente aux stands, Sainz réclamait depuis deux tours de changer ses pneus. Le fait que Ferrari n’était pas prête est inadmissible. Quant au deuxième arrêt de Leclerc, il a été effectué trop tard, ce qui a permis à Hamilton et Sainz de le doubler grâce à des undercuts. Ces détails comptent pour un championnat, d’autant plus que les deux prochains Grands Prix ne seront pas à l’avantage de Ferrari.
McLaren a passé un Grand Prix dans l’anonymat. La MCL38 n’était pas à son aise à Las Vegas. Lando Norris (6e) et Oscar Piastri (7e) ne pouvaient pas espérer mieux face à une concurrence supérieure. Grâce à un arrêt gratuit en fin de course, Norris a sauvé le point du meilleur tour. McLaren voit son avance se réduire au championnat et devra réagir au Qatar.
Alpine : retour à la réalité
Après de bonnes qualifications, Alpine semblait bien partie pour consolider sa sixième place au championnat. Malheureusement, la course a tourné au cauchemar. Parti 3e, Pierre Gasly a été rapidement débordé. Au 9e tour, il était 6e. Mais après son arrêt au 10e tour, il a dû abandonner au 15e tour, trahi par un problème moteur.
De son côté, Esteban Ocon a vécu un départ calme, conservant sa 11e place. Cependant, au moment de son arrêt au 11e tour, personne n’était prêt dans les stands ! Une pénalité de Drive Through s’est ajoutée à ses déboires. Relégué à la 19e place, Ocon a tenté d’aller au bout avec ses pneus durs, sans succès, et a terminé 17e.
Alpine a tout raté à Las Vegas, perdant sa 6e place au profit de Haas, tandis que Racing Bulls n’est plus qu’à 3 points. Nico Hülkenberg (8e) et Yuki Tsunoda (9e) ont encore une fois brillé, marquant des points précieux pour leurs écuries respectives.
Le classement complet du Grand Prix :
Russell, l’as des Flèches d’Argent
Au terme d’un Grand Prix de Las Vegas dominé de bout en bout, George Russell a remporté son deuxième Grand Prix de la saison. Remontant de la 10e position, Lewis Hamilton a offert un doublé à Mercedes. Carlos Sainz termine 3e devant un Charles Leclerc fou de rage à l’arrivée. Max Verstappen, en gestion sur cette course, s’est adjugé une quatrième couronne mondiale.
Crédit photo : Glenn Dunbar

