Quel bilan tirer de ces essais hivernaux ?
Ces trois journées d’essais hivernaux sont terminées. Même si les écarts entre les équipes semblent infimes, une hiérarchie commence à se dessiner.
FORMULE 1


Comme d’habitude, ces essais hivernaux ont été l’occasion de revoir des Formule 1 en piste, mais pas seulement. Les performances des différentes monoplaces ont été scrutées de près, notamment sur les longs relais, qui restent la variable la plus représentative pour se faire une idée de la hiérarchie.
Cependant, cette première hiérarchie reste à tempérer. En effet, les températures à Bahreïn n’étaient pas habituelles, et la pluie a même fait son apparition mercredi et jeudi. De plus, les écuries cachent leur jeu en jouant sur les quantités d’essence ou sur les modes moteur...
10. Sauber
S’il fallait parier sur la position exacte d’une seule équipe, il faudrait probablement tout miser sur Sauber. L’écurie suisse, déjà lanterne rouge en 2024, ne semble pas avoir progressé dans la hiérarchie. Le meilleur tour d’une Sauber a été réalisé par Gabriel Bortoleto : le Brésilien pointait à 1.709 seconde du meilleur temps réalisé par Carlos Sainz.
Mais ce n’est pas le plus inquiétant. Les longs relais réalisés par Nico Hülkenberg n’étaient pas au niveau. En moyenne, l’Allemand perdait plus d’une seconde par tour sur les écuries de pointe ; aucune autre équipe ne fait pire.
9. Racing Bulls
Au micro de Canal+, Laurens Mekies a déclaré « s’attendre à un début de saison compliqué ». Les essais hivernaux semblent confirmer ses dires. Jeudi, Isack Hadjar a réalisé une simulation de Grand Prix, mais la dégradation de ses pneumatiques était élevée. Lors du dernier jour, Yuki Tsunoda a réalisé des longs relais plus convaincants.
Racing Bulls sera au milieu du peloton, mais il est difficile d’évaluer s’ils seront plutôt à l’avant ou à l’arrière de celui-ci.
8. Aston Martin
Aston Martin est peut-être l’équipe la plus difficile à estimer. L’écurie basée à Silverstone n’a bouclé que 306 tours, soit 152 de moins que l’équipe qui a le plus roulé (Mercedes). De plus, Lance Stroll était malade vendredi et a dû laisser sa place en milieu de séance à Fernando Alonso.
Lors des longs relais de Fernando Alonso, l’Espagnol perdait environ une seconde par tour sur les écuries de pointe. Il reste cependant difficile d’estimer la quantité d’essence embarquée à bord de cette AMR25.
7. Haas
Durant ces essais hivernaux, Haas s’est largement concentrée sur les longs relais, et ces derniers ont été convaincants. Lors de la dernière session, Esteban Ocon a réalisé une simulation de Grand Prix complète et l’usure des pneus était l’une des moins élevées du milieu de peloton.
Cependant, la vitesse sur un tour reste à déterminer. Le meilleur tour de la VF-25 a été réalisé par Esteban Ocon : le Français était à 1.380 seconde du meilleur temps de Carlos Sainz.
6. Williams
Williams a sans doute été la « surprise » de ces essais hivernaux. Grâce à Carlos Sainz, l’écurie de Grove est créditée du meilleur temps absolu de ces trois jours. Cependant, la vitesse de pointe était supérieure à celle des autres écuries, ce qui pourrait signifier que Williams en a montré plus que ses adversaires.
Néanmoins, le rythme de course semblait encourageant. Lors de la simulation de Grand Prix d’Alexander Albon vendredi, le Thaïlandais perdait en moyenne 0.800 seconde sur les leaders.
5. Alpine
Un an après la catastrophe, Alpine semble se positionner comme « la meilleure des autres ». Lors de sa simulation de course, Jack Doohan perdait environ une seconde au tour par rapport aux écuries de pointe.
Pierre Gasly n’a pas effectué de simulation de Grand Prix, mais le Français est allé plus vite que l’Australien lors de ces essais. Son meilleur tour est 0.328 seconde plus rapide que celui de Doohan, alors que le rookie disposait de conditions de piste favorables. Cette A525 pourrait donc être la surprise de cette saison.
4. Red Bull
Red Bull est l’équipe qui a le moins roulé pendant ces essais hivernaux (304 tours). La performance de cette RB21 est difficile à évaluer. Compte tenu de la simulation de course de Liam Lawson (en moyenne 0,76 seconde plus lent que Lando Norris), l’usure des pneumatiques semble être minime. Max Verstappen devrait être capable d’aller plus vite que son nouveau coéquipier. Le quadruple champion du monde n’a pas effectué de simulation de Grand Prix, il est donc difficile d’affirmer où se situe réellement Red Bull.
3. Ferrari
Bien que Lewis Hamilton et Charles Leclerc aient respectivement signé les 2e et 3e chronos de ces essais, le rythme en course de la SF-25 paraît insuffisant. Lors du deuxième jour, Charles Leclerc a effectué sa simulation de course simultanément avec Lando Norris. Le Monégasque perdait en moyenne 0.470 seconde par tour. Il faut noter que la vitesse de pointe de la Ferrari était inférieure à celle de la McLaren.
Le lendemain, Lewis Hamilton a dû abandonner sa simulation à cause d’un problème technique.
2. Mercedes
Mercedes semble être revenue à la hauteur de Red Bull et Ferrari. Aux mains d’Antonelli et Russell, cette W16 semblait se comporter sainement. Les simulations de course sont également encourageantes : Antonelli perdait en moyenne 0.46 seconde sur Norris, et Russell 0.34 sur Piastri.
Cependant, l’usure des pneumatiques C3 était beaucoup plus importante que pour McLaren : Antonelli a perdu jusqu’à une seconde par tour sur ce composé. Sur les pneus C1 et C2, l’usure était bien meilleure.
Il est important de rappeler que la saison dernière, la W15 appréciait les conditions fraîches. La W16 se rapproche peut-être de sa devancière et a « surperformé » pendant ces trois jours.
1. McLaren
Le paddock est unanime : McLaren devrait être l’écurie à battre cette saison. L’équipe basée à Woking a impressionné lors des simulations de course. Jeudi, Lando Norris était près de 0.46 seconde plus rapide que tout le monde. Vendredi, Oscar Piastri collait environ trois dixièmes par tour à son rival le plus proche, George Russell.
Le rythme sur un tour reste à évaluer. McLaren s’est plutôt concentrée sur les longs relais. Les « simulations de qualification » ont souvent été avortées avant la fin du tour.
Une hiérarchie encore plus que provisoire
Cette hiérarchie est très provisoire. Bahreïn est un circuit radicalement opposé à l’Albert Park, et la performance des monoplaces peut donc être complètement différente. Les écarts entre Mercedes, Ferrari et Red Bull sont infimes et, une nouvelle fois, les écuries n’ont pas encore tout montré.
Il faudra donc attendre des circuits plus classiques comme la Chine ou encore Suzuka pour se faire une meilleure idée de la hiérarchie.
Quel bilan tirer de ces essais hivernaux ?
Ces trois journées d’essais hivernaux sont terminées. Même si les écarts entre les équipes semblent infimes, une hiérarchie commence à se dessiner.
Photo : Sam Bloxham
Source des chiffres : formel1.de