Les “Papaya Rules” peuvent-elles coûter le titre pilote à McLaren ?
Lors du dernier Grand Prix de Singapour, le contact entre Lando Norris et Oscar Piastri a fait couler beaucoup d’encre. L’Australien estimait que son coéquipier aurait dû lui rendre la position, alors que McLaren classait cet incident sans suite. Les “Papaya Rules” sont-elles devenues incompréhensibles pour les pilotes ?
UNE : FORMULE 1


Dans la nuit de Singapour, McLaren a conclu le travail. Dominatrice depuis le début de la saison, l’écurie de Woking a remporté son dixième titre des constructeurs. Après la cérémonie du podium, Lando Norris est rejoint sur la boîte par son équipe. Zak Brown, Andrea Stella et le reste de l’équipe festoient sur le podium. Pendant ce temps, Oscar Piastri observe les siens depuis le carré des interviews, avant de rejoindre les festivités quelques minutes plus tard.
Au départ de la course, Oscar Piastri s’est fait surprendre par un Lando Norris autoritaire. En plongeant au virage 3, le Britannique aurait pu mettre fin à sa course en percutant Max Verstappen devant lui mais il est parvenu à échapper à la catastrophe... Néanmoins, le contact avec son coéquipier n’a pas pu être évité.
Bien que la collision entre Lando Norris et Oscar Piastri au virage 3 ait été notée, cet incident ne fera l’objet d’aucune action supplémentaire. Après avoir communiqué cette décision à Oscar Piastri, Tom Stallard ajoute : “En tant qu’équipe, nous observons que Lando a dû éviter Verstappen. Nous ne prendrons donc aucune décision pendant la course.” Oscar Piastri rétorque : “Ce n’est pas juste, je suis désolé mais ce n’est pas juste. [...] Si, pour éviter une autre voiture, il doit percuter son coéquipier, c’est quand même une sacrée façon de m**** d’éviter.”
Cette communication radio entre Tom Stallard et son pilote soulève deux points importants. Tout d’abord, McLaren se positionne en tant qu’arbitre. Dans ce cas, l’écurie de Woking confirme la décision des commissaires, mais cela aurait pu être le contraire. Ensuite, l’agacement d’Oscar Piastri témoigne d’une incompréhension de ce qu’il est possible de faire ou non dans le cadre des “Papaya Rules”. Le dépassement de Lando Norris est agressif mais légal... Les règles de McLaren sont-elles différentes dans l’esprit des pilotes ?
Cette saison, Oscar Piastri a failli percuter son coéquipier à deux reprises (Autriche, Hongrie). À chaque fois, Tom Stallard lui a rappelé que ces manœuvres étaient trop agressives aux yeux de l’équipe. La ligne est claire : McLaren veut éviter tout contact entre ses deux monoplaces, et cela n’a rien d’original. À Monza, McLaren a demandé à Oscar Piastri de laisser repasser Norris après que ce dernier a été contraint à un long arrêt. À la radio, le leader du championnat s’est étonné de cette consigne : “Nous avons dit que les arrêts manqués faisaient partie de la course. Je ne sais pas ce qui a changé, mais si vous voulez vraiment que je le fasse, alors je le ferai.” Piastri s’est ensuite exécuté.
La frustration d’Oscar Piastri après le Grand Prix de Singapour est compréhensible. Dans son esprit, Lando Norris a pris l’avantage grâce à une manœuvre qui a engendré un contact entre les deux McLaren. Par le passé, il a été informé que les deux voitures ne pouvaient pas se toucher : alors pourquoi McLaren ne lui a-t-elle pas redonné la position ?
Ce léger contact pourrait fragiliser l’équilibre voulu par les “Papaya Rules”. Si la tension entre Norris et Piastri s’intensifie, cela pourrait indirectement relancer la lutte pour le titre et ouvrir la voie à Max Verstappen.
Les “Papaya Rules” peuvent-elles coûter le titre pilote à McLaren ?
Lors du dernier Grand Prix de Singapour, le contact entre Lando Norris et Oscar Piastri a fait couler beaucoup d’encre. L’Australien estimait que son coéquipier aurait dû lui rendre la position, alors que McLaren classait cet incident sans suite. Les “Papaya Rules” sont-elles devenues incompréhensibles pour les pilotes ?
© Sam Bagnall / Getty images


