Grand Prix du Qatar : à quoi faut-il s’attendre ?

Ce week-end, Losail accueille la dernière manche sprint de la saison. Max Verstappen arborera un nouveau casque auréolé d’une quatrième étoile. Même si le Néerlandais a déjà remporté le titre des pilotes, le suspense reste intact pour le championnat des constructeurs. À deux Grands Prix du terme, McLaren peut être sacré champion dès ce week-end, mais Ferrari n’est qu’à 24 points : un faux-pas de l’un ou de l’autre sera décisif. Les Mercedes seront-elles encore aux avant-postes ? Pierre Gasly et Esteban Ocon pourront-ils reprendre la sixième place à Haas au championnat des constructeurs ? Voici les enjeux de ce Grand Prix du Qatar.

FORMULE 1

Louis Cumbo

11/28/2024

Première balle de match pour McLaren

Sur un circuit qui devrait convenir à la MCL38, McLaren pourrait être sacré champion pour la première fois depuis 1998. Pour cela, il faudrait que l’écurie de Woking inscrive 21 points de plus que Ferrari. Cette saison, ce n’est arrivé qu’à trois reprises : au Canada, où les deux Ferrari avaient abandonné, en Hongrie, où McLaren avait signé un doublé, et à Singapour. Au Qatar, McLaren devrait avoir un net avantage sur Ferrari : le circuit de Losail comporte de nombreux virages rapides, ce qui devrait plaire à la MCL38. En 2023, Oscar Piastri avait remporté la course sprint, et McLaren avait réalisé son meilleur résultat de la saison lors du Grand Prix : 2e pour Piastri, 3e pour Norris.

Selon Carlos Sainz, Ferrari n’aura pas l’avantage au Qatar. L’Espagnol pense pouvoir viser au maximum une cinquième place : « Au Qatar, le maximum pourrait être une P5 ou une P6 parce qu'avec cette voiture sur un circuit comme le Qatar, je m'attends à avoir du mal, et je m'attends à ce que McLaren et Mercedes soient très fortes, et probablement même Red Bull, étant donné qu'ils ont été forts lors des qualifications à Austin. » À Austin, Charles Leclerc avait remporté la course devant Carlos Sainz.

Ce week-end, Ferrari devra mieux gérer son Grand Prix qu’à Las Vegas. Même si le résultat final était satisfaisant, la Scuderia s’est pris les pieds dans le tapis au niveau de la stratégie. Tout n’a pas été parfait sur le plan opérationnel (la mésentente aux stands avec Sainz), ce qui est assez rare pour être souligné cette saison. Des tensions entre les deux pilotes sont apparues après la radio fracassante de Charles Leclerc à l’arrivée. Le Monégasque joue également la 2e place au championnat des pilotes et souhaite être aidé par son coéquipier. Après le Grand Prix de Las Vegas, Fred Vasseur a cherché à calmer la situation : « Les radios ? Ils font des commentaires, mais ils ne devraient pas les faire à la radio, car ils n'ont jamais une vue d'ensemble de la situation. Nous en discuterons, c'était une situation particulière. En sortant des stands, il faut bien introduire le pneu, alors que Carlos en était déjà à son 3e ou 4e tour de relais. C'était une situation difficile à gérer pour tout le monde, mais je suis sûr qu'il n'y aura pas de problème. »

Selon AutoRacer, Fred Vasseur aurait convoqué les deux pilotes ainsi que leurs ingénieurs de piste, estimant que la gestion de la communication a été mauvaise à Las Vegas.

Au Qatar, entre la course sprint et le Grand Prix, 59 points sont à distribuer. Ce week-end sera décisif.

Quelle Mercedes au Qatar ?

Cette saison, Mercedes est de loin l’équipe la plus imprévisible du plateau. Capable du meilleur (Vegas) comme du pire (Brésil avec Hamilton), la firme à l’étoile peine à exploiter régulièrement le potentiel de sa monoplace. Le week-end dernier, après un doublé retentissant, Russell et Toto Wolff ont admis ne pas comprendre pourquoi la voiture avait été performante. Et c’est là que réside le plus inquiétant.

L’année dernière au Qatar, Mercedes avait du rythme. Malgré l’accrochage entre les deux monoplaces au premier virage, provoquant l’abandon d’Hamilton, Russell, reparti dernier, avait pu remonter jusqu’à la 4e position, montrant une vitesse impressionnante.

En cette fin de championnat, Mercedes n’a plus rien à jouer. Les flèches d’argent termineront 4e au championnat des constructeurs et, sauf énorme surprise, Russell et Hamilton finiront 6e et 7e (l’ordre restant à déterminer) au classement des pilotes. Cependant, Mercedes peut arbitrer la lutte entre McLaren et Ferrari. À Vegas, l’écurie allemande a empêché la Scuderia de réaliser un doublé et pourrait refaire de même au Qatar si la performance est au rendez-vous.

Alpine repart à la chasse

Après un week-end calamiteux dans le Nevada, Alpine doit réagir. L’écurie française a perdu sa 6e place au classement à Las Vegas, mais tout reste à jouer. Le A fléché accuse un point de retard sur Haas, tandis que Racing Bulls est en embuscade, à 3 points derrière. La bataille pour cette 6e place s’annonce féroce.

Esteban Ocon reste confiant pour ce Grand Prix, compte tenu de la compétitivité de l’Alpine en 2023 : « Nous avons obtenu un bon résultat l’an passé en nous qualifiant huitièmes et en terminant la course au septième rang. L’objectif sera donc de rééditer cela et d’essayer de nous battre pour les points lors de cette avant-dernière manche de la saison. » (Nextgen Auto)

Son coéquipier Pierre Gasly se montre également optimiste : « Nous chercherons à reproduire notre rythme vu sur les épreuves précédentes et à nous battre pour les points tout au long du week-end. Comme il s’agit du dernier Sprint du calendrier, il sera important d’être immédiatement dans le coup vendredi matin, puisque chaque séance comptera. Je veux prolonger notre série de Q3 avant de poursuivre sur cette lancée en course. » (Nextgen Auto)

Les Français devront faire face à Haas, et notamment Nico Hülkenberg, auteur d’une saison brillante. Le futur pilote Audi, 10e au classement des pilotes, n’en finit plus d’impressionner.

Un Grand Prix moins extrême au Qatar

En 2023, le Grand Prix du Qatar avait été particulier : des arrêts aux stands obligatoires tous les 19 tours, de nombreuses pénalités pour dépassement des limites de piste, des vibreurs trop agressifs endommageant les monoplaces, et des températures extrêmes ayant mis les pilotes à rude épreuve.

Cette année, plusieurs ajustements ont été apportés. Les vibreurs ont été aplatis à plusieurs virages, et des bacs à gravier ont été installés pour limiter naturellement les sorties de piste. Enfin, le Grand Prix a été retardé dans le calendrier. Alors qu’en 2023, les températures atteignaient jusqu’à 40 °C, seulement 24 °C sont attendus dimanche, ce qui soulagera les pilotes.

Le programme du Grand Prix du Qatar :

Vendredi 29 novembre

Essais libres 1 : 14h30

Qualifications Sprint : 18h30

Samedi 30 novembre

Sprint : 15h00

Qualifications : 19h

Dimanche 1er décembre

Grand Prix : 17h

Grand Prix du Qatar : à quoi faut-il s’attendre ?

Ce week-end, Losail accueille la dernière manche sprint de la saison. Max Verstappen arborera un nouveau casque auréolé d’une quatrième étoile. Même si le Néerlandais a déjà remporté le titre des pilotes, le suspense reste intact pour le championnat des constructeurs. À deux Grands Prix du terme, McLaren peut être sacré champion dès ce week-end, mais Ferrari n’est qu’à 24 points : un faux-pas de l’un ou de l’autre sera décisif. Les Mercedes seront-elles encore aux avant-postes ? Pierre Gasly et Esteban Ocon pourront-ils reprendre la sixième place à Haas au championnat des constructeurs ? Voici les enjeux de ce Grand Prix du Qatar.

Crédit photo : Amin Mohammad Jamali